Mon chien est peureux : comment gérer sa peur ?
La peur est une réponse émotionnelle et comportementale face à une situation perçue comme dangereuse par le chien. Essentielle à sa survie, cette émotion fondamentale peut devenir excessive et nuire à la santé de votre animal de compagnie. Mais comment interpréter et gérer les signaux de peur chez le chien ? On vous dit tout !
Mon chien est peureux : pourquoi a-t-il peur de tout ?
La peur est la première réaction du chien face à une situation qu’il juge menaçante. Cette émotion incontrôlable a une explication rationnelle en corrélation avec son passé et sa personnalité.
Un traumatisme à l’origine de la peur
L’apparition de la peur peut provenir d’un traumatisme ultérieur… c’est-à-dire d’une ou plusieurs expériences négatives dans la vie passée du chien. Par exemple, le chien a été attaqué par un autre chien auparavant. Il peut associer cette rencontre négative à de la peur… Ainsi, à chaque nouvelle rencontre, il peut soit prendre la fuite, rester immobile ou soit se montrer agressif envers les autres congénères.
Une personnalité atypique dont la peur fait partie !
Chaque chien à une personnalité unique… Parfois, la peur fait partie intégrante de son caractère sans pour autant que celle-ci soit exacerbée ! Certaines races y sont prédisposées.
Un déficit de socialisation précurseur de la peur
Le manque de socialisation au cours du développement du chiot, c’est-à-dire avant ses 3 mois peut devenir une source de peur. L’apprentissage n’a pas été totalement abouti… Le chiot n’a pas été suffisamment exposé pendant cette période cruciale où il doit acquérir de nombreuses expériences positives. Les sorties précoces favorisent la rencontre avec l’environnement extérieur (congénères, humains, bruits, odeurs…). Ainsi, le chien aura une meilleure faculté d’adaptation quand une nouvelle situation se présentera à lui dans le futur.
Une maladie sous-jacente en lien avec la peur
La manifestation de la peur peut révéler une maladie sous-jacente. Afin d’écarter une pathologie liée à une possible douleur, il est vivement conseillé de prendre un rendez-vous chez le vétérinaire. Cet examen a pour but de savoir si ce n’est pas un signe clinique en lien avec un problème de santé. Une maladie endocrinienne (hormonale) comme l’hypothyroïdie qui se traduit par une insuffisance de sécrétions des hormones thyroïdiennes peut déclencher des réactions de peur chez le chien avec l’apparition de troubles du comportement.
Comment reconnaître les signes de peur chez le chien ?
Il est important de savoir déchiffrer les signaux de peur lors d’une situation déstabilisante pour l’animal. Ces symptômes ont une atteinte biologique et comportementale… ils vont être déclenchés à cause de stimuli.
- Léchage des babines: le chien se lèche pour extérioriser son mal-être. Le léchage s’apparente à un véritable trouble du comportement.
- Hypersalivation: l’animal est angoissé… et déclenche une salivation excessive.
- Halètement: il se met à haleter rapidement… Cette respiration forcée est la manifestation d’une crise d’angoisse.
- Incapacité à obéir: Dans un état de panique, le chien ne va plus répondre aux ordres de son maître. Ce qui se révèle être très dangereux si l’animal prend la fuite.
- Tremblement: lors d’une émotion trop intense, le chien peut se mettre à trembler. Ce symptôme s’arrête à la disparition totale du stimulus.
- Pupilles dilatées: en mydriase, le regard est fuyant.
- Vidange des glandes anales: les glandes anales se situent de chaque côté de l’anus. Une peur soudaine laisse s’échapper un liquide nauséabond (odeur de poisson pourri). Ce jet peut être projeté à moins d’un mètre.
- Mictions et défécations émotionnelles: le chien émet involontairement de petites quantités d’urine lors d’une émotion intense (crise d’angoisse ou joie). La peur peut également déclencher des défécations en cas d’un haut niveau de stress. Ces déclencheurs ne peuvent pas mettre en cause la malpropreté de l’animal.
- Vocalises: les aboiements intempestifs révèlent un état anxieux du chien. Ces vocalises de peur sont souvent liées à une anxiété de séparation (peur de l’abandon) mais également lors d’une menace imminente (proximité d’un congénère).
- Postures: le chien recule et reste derrière son maître. Il adopte une posture de soumission : les oreilles sont en arrière, la queue se positionne entre les pattes et le corps est courbé. En revanche, cette peur peut le mener à une posture défensive si elle dure trop longtemps (regard fixe, poils hérissés, corps tendu…).
Chien peureux : que faire pour gérer sa peur ?
La gestion de la peur permet de rendre le quotidien plus simple autant pour le bien-être de l’animal que pour le confort du maître ! Dans un premier temps, il faut comprendre ce qui lui fait peur (voir le premier paragraphe). La source de cette peur doit pouvoir être identifiée afin de pouvoir travailler sur la gestion de ce stress. Il est important de ne pas punir le chien parce qu’il n’a pas réussi à se contrôler. Ces agissements ne font que croître son sentiment d’insécurité. Il est inutile également de le réconforter… ce réflexe risque d’amplifier ses craintes. Il suffit simplement d’adopter un comportement neutre à son égard. Sachez que le chien est une éponge à émotions… il va immédiatement ressentir votre stress. Donc, faites comme si cette situation était normale et n’hésitez pas à détourner son attention à l’aide d’un jouet ou d’une friandise. Cette confrontation doit rester des stimulations de qualité avec l’association de la peur à un événement positif.
La pratique rédhibitoire est de forcer volontairement l’animal à se confronter à ses plus grandes peurs. Ce mauvais choix ne peut que traumatiser le chien et l’amener à devenir agressif ! Privilégiez une approche en douceur et essayez de l’habituer progressivement à ce qui lui fait peur. N’oubliez pas de le récompenser à chaque fois qu’il surmonte une situation déstabilisante. Pour extérioriser son mal-être, faire de l’exercice lui fera le plus grand bien ! Il a besoin de stimulations physiques quotidiennes (longues promenades, la pratique d’un sport canin comme l’agility, le canicross…) pour être bien dans ses pattes. Un chien qui se dépense est plus détendu et ses réactions de peur moins intenses.
L’éducation du chien peureux : zoom sur le syndrome de privation sensorielle !
Les troubles du comportement peuvent être caractérisés par le syndrome de privation sensorielle. Il se manifeste lors d’une peur exagérée à cause de stimuli situés dans l’environnement (feu d’artifice, klaxon, personnes…). L’origine du problème intervient dans les 12 premières semaines de la vie du chien. La période de socialisation n’a pas été correctement respectée… et le chiot est trop peu stimulé pour être à l’aise dans la vie en société. Par exemple, le chien qui a connu le chenil ou l’élevage puis qui se retrouve toute la journée dans un jardin aura peur de tout ce qui vient de l’extérieur (environnement, humains, objets, congénères).
- Stade 1 état phobique: le chien présente de la peur lors d’un stimulus bien identifié (phobie de l’orage, coups de feu…).
- Stade 2 état anxieux: le chien est toujours en alerte et ne s’adapte pas aux changements. Il peut présenter des troubles de l’humeur, un léchage compulsif, des vocalises voire une malpropreté (peur de sortir faire ses besoins).
- Stade 3 état dépressif: le chien a peur de tout, il refuse de s’alimenter, de s’abreuver, de jouer, ne bouge pas, urine et défèque sur lui. Il s’agit d’une urgence vétérinaire.
Dès l’adoption légale à deux mois, il est important de promener le chiot en ville et à la campagne afin qu’il soit sensibilisé à chacun de ces environnements. Ainsi, il va pouvoir sentir, découvrir et explorer de nouveaux lieux et faire la connaissance de différents congénères et humains. Pour compléter son apprentissage, l’école des chiots est un excellent tremplin pour avoir des stimulations positives à l’aide d’exercices ludiques. De plus, le maître bénéficie de conseils très utiles de la part des éducateurs canins notamment sur le fait de réussir une bonne cohabitation avec le chien.
Chien peureux : quelles solutions pour réduire sa peur ?
La peur doit être prise en charge lors d’une consultation vétérinaire avec la mise en place d’une thérapie comportementale et/ou médicamenteuse. Le vétérinaire peut prescrire des psychotropes sur le long terme pour améliorer l’état émotionnel ou des neutraceutiques…
Pour aider nos compagnons à surmonter les situations inhabituelles, le vétérinaire peut proposer en accompagnement l’aliment complémentaire d’origine naturelle Zylkene , à base d’alpha-casozépine. C’est une molécule issue de la protéine de lait appelée caséine qui aide le chien à faire face aux situations déstabilisantes (environnement inconnu, rencontre avec des congénères, visite chez le vétérinaire…).
En complément, le système d’habituation est vivement conseillé afin que le chien ait de moins en moins peur jusqu’à ce qu’il ne réagisse plus du tout à certains stimuli. C’est le principe de la disparition progressive d’une réponse liée à une stimulation. Par ailleurs, l’habituation est une technique qui demande beaucoup de temps, de patience et de constance. Par exemple, le chien entend pour la première fois le bruit des voitures, il va avoir peur. Petit à petit, en multipliant les balades en ville, l’animal va s’habituer. C’est également le cas lors de la peur de l’aspirateur, il suffit de régler l’intensité du volume et de monter progressivement jusqu’à l’acceptation complète.